Un jeune homme, brun en jean, longe le muret de la cour en foulant le chemin d'un pas souple. Il porte sous le bras un objet de forme allongée recouvert de tissu. S'arrête, dépose son paquet sur le mur, et son téléphone portable. Il déplie le tissu et en sort d'abord une ceinture blanche et longue enroulée, dont il entreprend de se ceindre les reins. Puis une longue jupe noire qu'il enfile par dessus ses vêtements. Enfin, d'un étui de tissu violet, il sort un sabre dont il attache le fourreau à sa ceinture.

Seul sur l'esplanade herbeuse bordée d'un haut mur de pierre blanche, l'homme au regard calme avance de deux pas puis recule en abattant sa lame dans le vide à chaque pas. La position est souple, le corps est un peu incliné vers l'arrière, en opposition avec la lame, comme pour l'équilibrer. Le sabre s'abat d'abord avec tranquillité. Puis l'homme fait un geste plus engageant, une flexion en avant alors que la lame tranche à plat en tournant et sifflant dans l'air. Le mouvement est répété plusieurs fois, avec plus ou moins d'énergie, mais toujours une attention portée à l'arrêt du mouvement, dynamique et calme à la fois.

Les gestes s'enchaînent. Un coup en diagonale vers le bas suivi d'une fente et d'un coup droit devant. Le regard accompagne la lame et fusille le brin d'herbe. La lame siffle et l'homme souffle. Il transperce un ventre en accompagnant sa lame d'une main, puis coupe une tête et recommence. Range son sabre dans l'étui et se détend un court moment.

Exercices pour ranger le sabre. Le fourreau va à la rencontre de la lame où elle s'enfonce d'abord vivement puis très lentement jusqu'à la pénétration complète. Cette douce caresse est répétée dans toutes les directions.

L'homme prononce quelques mots aux consonances asiatiques. Puis reprend ses exercices érotiques, en faisant cette fois un petit geste avant de ranger la lame, comme pour l'égoutter dans le vent.

L'air sent la figue. Il fait beau.