Vendredi 19 juillet 2002, 21h.
Rue Jean Fautrier, 13ème, Paris.

Dans un passage piéton, un jeu s'est organisé. La voie est bordée d'un côté par un petit immeuble HLM d'apparence moderne, et de l'autre par une crèche collective dont la construction est en train de s'achever comme en témoigne les matériaux de construction entassés çà et là. Entre ces deux bâtiments, une vingtaine de jeunes ont improvisé un terrain de foot. Une poubelle et un blousant figurant les cages.
Le plus jeune peut avoir cinq ans, et le plus vieux, une vingtaine d'année. Tous ont la peau mate et foncée, les maghrébins, africains… Aux fenêtres du HLM, des voisins encouragent: - Allez le Cameroun!
Les muscles sont tendus, et les visages détendus. L'atmosphère est à la joie et à la bonne humeur.
Alors, une voix se fait entendre au bout de la rue. Le ton est dur, violent et haineux, mais le volume reste faible.
- Qu'est-ce qu'il peut y avoir comme singes par ici!
C'est un quinquagénaire au teint clair qui marmonne dans sa barbe en passant devant la scène. Ses dents sont serrées et sur son visage se dessine une grimace.

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VINAIGRE © - extrait du Journal Intime Collectif (JIC)