Le 05/06/2002, 10h35 du matin.
Métro Montgallet. Paris.

Ce sont les rails qui le bercent. Quand la jeune fille d'à côté se débat avec les nouvelles du Monde et l'autre passager du petit séjour décide pour lui et sa campagne la descente à choisir, l'enfant dort dans son berceau bleu foncé. Un maori assis à la hauteur de la poussette, tatoué sur toutes les parties du corps offertes aux vues étrangères; un roc qui ne bouge que pour vérifier le sommeil de ce fils. Ensuite son regard s'échappe vers tous les nouveaux arrivants, la main sur la tête du bébé et l'autre sur la barre à sa gauche. Puis sa jambe le démange et ses doigts déforment la pointe de l'esquisse au mollet. Enfin celui qui observait, l'enfant s'abandonne alors immobile à son vrai gardien toujours assis et vers des stations plus chahutées. (Le chemin est remuant après). Pour l'instant encore ce sont les rails qui le bercent.

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VINAIGRE © - extrait du Journal Intime Collectif (JIC)