Mercredi 16 janvier 2002.
Près de la Gare du Nord, Paris 10ème.

BNP Paribas. Une queue d'une bonne vingtaine de personnes, qui n'avance d'un mètre que toutes les dix minutes, autrement dit qui n'avance que d'un mètre toutes les dix minutes.
Aux guichets, il n'y a que 2 employés, mais 4 à 5 clients. Les uns conversant et convertissant avec les employés, les autres remplissant les formulaires que les employés viennent de leur fournir :
- Voyez, un pour les francs, un pour les euros. Pour les euros, marquez le bien, parce qu'on n'a pas les nouveaux formulaires.
Une employée boulotte, la cinquantaine bien passée, rougoyante et nez fleuri, passe les portes battantes et chuchote à ses collègues :
- J'ai un trou.
Les collègues se retournent:
-- De…
Sa bouche articule sans sortir un son.
En chœur, les collègues souriants :
- Oh ça, ça se retrouve !!!
Consœur :
- Tu as sûrement entré un truc à l'envers, entre les euros et les francs.
- Ben non, je vois pas, j'ai…
- Et vendredi ?
- Ah oui vendredi
L'employée rougoyante empoigne un téléphone :
- Dis, je t'ai pas sorti des euros vendredi ?
- ……
- Non ? Ah bon.
A un autre collègue assis au bureau près du téléphone :
- J'ai un trou, de 9.000 euros.

refermer le texte

VINAIGRE © - extrait du Journal Intime Collectif (JIC)