Samedi 12 janvier 2002, 19h00. |
Dans
le box des accusés, deux jeunes gens, debout, les cheveux coupés
courts, en veste bigarrée portant l'emblème d'une marque de
vêtements de sport. Derrière eux, deux gendarmes, debout, leur font office d'ombre. Le Président du Tribunal, prend
la parole. Après avoir demandé aux prévenus de décliner
leur identité, il énonce les faits qui leurs sont reprochés
: - Oui, Monsieur le Président. - Monsieur M - Oui, Monsieur le Président. - Je voudrais tout de même préciser à la cour que Monsieur K se trouvait en garde à vue trois heures avant dans le même commissariat. Apparemment pour détention de substances illicites, en l'occurrence de la cocaïne. Il a été libéré pour insuffisance de preuves. Monsieur K , pouvez-vous nous raconter ce qui s'est passé ? - Quand je suis sorti du commissariat, j'ai rencontré Monsieur M et je lui ai dit que F était en garde à vue. Alors, on est parti lui chercher des sandwichs. - Avec du cannabis dedans ? C'est des sandwichs très riches ? Et comment l'aurait-il absorbé ? - Il se serait débrouillé ! Il peut pas tenir sans shit. Il allait commencer à angoisser. Il fallait l'aider. - Et vous ne pensez pas que c'est un petit peu fou d'amener du cannabis à un ami retenu en garde à vue dans un commissariat ? - Vous savez, Monsieur le Président, je sais ce que ça fait qu'en j'en ai plus. Je voulais l'aider. Il aurait eu l'angoisse. - Mais, vous êtes en garde à vue depuis plus de 24 heures et vous ne semblez pas trop souffrir. - Ça va, Monsieur le Président. - Monsieur M , je vois que vous avez déjà été arrêté pour détention illégale de substances illicites. Quels étaient-elles ? - De la Beu-er, Monsieur le Président. - Excusez-moi, je ne vous ai pas bien entendu ! - De la Beu-er, Monsieur le Président. - Excusez-moi encore, mais je ne suis pas sûr de bien vous comprendre ! - De la Beu-er, quoi, Monsieur le Président. |